Lettre à Maelys

Lettre à Maelys

Ma puce

Un jour peut-être tu liras ce message comme une bouteille jetée à la mer, ou pas ...

Tu viens d'avoir trois ans, un peu de mon sang coule dans tes veines et pourtant je ne suis pas ta maman. Tu es dans entrée de ma vie en me bousculant, en me poussant dans mes retranchements et ton regard azur et ton sourire ont vite fait plié ma garde. Notre histoire a fait de nos liens une relation particulière. Tu as fais de moi une tata alors que je devais devenir mère et c'est un peu comme une mère que je te regarde grandir (malheureusement de trop loin maintenant).

Tu viens d'avoir trois ans ... Une belle petite fille souriante et affectueuse ... Pourtant une ombre plane au dessus de toi, des difficultés te mènent la vie dure, te frustrent un peu, plus chaque jour ... Ces mots qui ne sortent pas, ces choses que tu voudraient dire et que je ne comprends pas, dans l'incompréhension qui te mettent dans des colères noires ... Derrière ces grands sourires, tu caches un malaise profond ... Ha si je pouvais être dans ta tête ne serait ce qu'une minute ...

Tu viens d'avoir trois ans et toi aussi, tu ne dois pas comprendre tout ces mots fusent qui ces derniers jours derrière toi, ces sanglots camouflés, ces larmes que retient maman, ce jargon que le médecin a tente de lui expliquer ... Bientôt tu sauras tu comprendras, sur t'expliquera que tu es une petite fille particulière ... Mais comme toutes les petites filles de ce monde, nous t'aimons très fort et que tu vas grandir (à ton rythme), devenir une belle jeune femme indépendante et autonome ... Et ça j'en suis sure. Que malgré le diagnostic qui vient de tomber, que malgré l'étiquette que l'on vient de poser sur ton front, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour t'aider à avancer et grandir comme ton petit frère et tes cousines.

Tu viens d'avoir trois ans et c'est un vilain mot qui est venu gâcher la vie de tes parents, un mot que tu entendras souvent mais maintenant que tu apprendras à mettre de côte pour vivre ta vie comme tu l'entends (et ça vu ton petit caractère bien trempé, je ne me fais pas de soucis). Ta maman s'inquiétait de ce problème qui t'embêtait depuis bien longtemps, elle a questionné les spécialistes qui lui disait que tout va bien pour toi, que tu prends ton temps et qu'a l'école tout irait mieux ... L'un d'eux a enfin daigne l'écouter et t'a fait faire tous les examens nécessaires ... Maintenant on le sait, on va pouvoir t'aider ... Même si pour l'instant, c'est dur d'accepter parce cela ne se voit pas, de comprendre tout ce que cela va changer pour toi ... Le temps fera son travail.

Tu viens d'avoir trois ans et tu es trisomique mais avant tout tu es ma nièce adorée, une sœur, cousine affectueuse et joueuse et une petite fille comme les autres. Ta différence deviendra ta force et avec ton regard bleu azur et ce sourire ravageur , tu continueras de faire craquer toutes les personnes que tu rencontreras ...

Tu viens d'avoir trois ans et la vie devant toi ... Je crois en toi, en cet avenir que tu construiras, en cet amour que tu porteras ... Laisse-moi te raconter une histoire

Une vieille dame chinoise possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d’une perche qu’elle transportait, appuyée derrière son cou.

Un des pots était fêlé, alors que l’autre pot était en parfait état et rapportait toujours sa pleine ration d’eau. À la fin de la longue marche du ruisseau vers la maison, le pot fêlé lui n’était plus qu’à moitié rempli d’eau.

Tout ceci se déroula quotidiennement pendant deux années complètes, alors que la vieille dame ne rapportait chez elle qu’un pot et demi d’eau.

Bien sûr, le pot intact était très fier de ses accomplissements. Mais le pauvre pot fêlé lui avait honte de ses propres imperfections, et se sentait triste, car il ne pouvait faire que la moitié du travail pour lequel il avait été créé.

Après deux années de ce qu’il percevait comme un échec, il s’adressa un jour à la vieille dame, alors qu’ils étaient près du ruisseau. « J’ai honte de moi-même, parce que la fêlure sur mon côté laisse l’eau s’échapper tout le long du chemin lors du retour vers la maison. »

La vieille dame sourit : « As-tu remarqué qu’il y a des fleurs sur ton côté du chemin, et qu’il n’y en a pas de l’autre côté ? J’ai toujours su à propos de ta fêlure, donc j’ai semé des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour, lors du retour à la maison, tu les arrosais.

Pendant deux ans, j’ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs pour
décorer la table. Sans toi, étant simplement tel que tu es, il n’aurait pu y avoir cette beauté pour agrémenter la nature et la maison. »

Chacun de nous, avons nos propres manques, nos propres fêlures. Mais ce sont chacune de ces craques et chacun de ces manques qui rendent nos vies ensemble si intéressantes et enrichissantes, à nous de trouver ce qu’elle a de bon en elle.

Je t'aime ...

 

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B
Je découvre avec beaucoup d'émotion... Courage à Maêlys et à vous tous pour briser les préjugés et surmonter les difficultés !
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J
Merci à toute
M
Elle a beaucoup de chance de t'avoir dans sa vie, c'est tellement beau ce que tu as écris.... Elle a déjà une belle vie remplie d'amour et c'est la chose la plus importante pour bien ce construire!!!
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S
magnifique, j'espère qu'elle lira ces mots et qu'elle comprendra à quel point elle est aimé
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